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La sélection adverse dans le cadre des assurances pour les téléphones

  • Thomas Paul Hossen
  • 12 févr. 2021
  • 2 min de lecture

L’asymétrie d’information va à l’encontre du cadre de la concurrence pure et parfaite. Les individus sont alors incités à adopter des comportements opportunistes qui peuvent miner l’efficacité du marché. Des biais peuvent alors apparaître, notamment dans des relations contractuelles entre un principal et un agent.


Une de ces défaillances de marché est le phénomène de sélection adverse, qui est particulièrement présent dans le domaine de l’assurance ex-ante, c’est-à-dire au moment de la signature d’un contrat d’assurance, notamment d’une assurance contre la perte, le vol et la casse de smartphone. L’agent, c’est-à-dire l’assuré, peut prendre soin de son appareil (coque et vitre de protection, etc.) ou être négligent (sortir son téléphone dans un bus bondé, le laisser traîner visiblement hors de sa poche, etc.) : l’agent connaît sa nature prudente ou négligente mais le principal, c’est-à-dire l’assureur, lui l’ignore. En effet, l’assureur ne dispose que d’un risque moyen calculé à partir d’une banque de données, et non d’informations précises sur la nature du prospect. Pour se couvrir contre le risque moyen, la compagnie d’assurance exige alors le paiement d’une prime de risque, souvent de l’ordre de 10 à 30 euros par mois en fonction du smartphone. Cependant, les personnes prudentes pourront penser que cette prime de risque est trop élevée : celles-ci choisiront de ne pas s’assurer (et ce d’autant plus qu’assurer son téléphone n’est aucunement obligatoire, contrairement à l’assurance automobile par exemple), et les individus négligents seront surreprésentés dans la population assurée. Par conséquent, le risque moyen des assurés ne correspondra pas au risque moyen de la population, ce qui déséquilibrera les recettes de la compagnie d’assurance. Ainsi, alors que le but de la compagnie d’assurance serait d’assurer un maximum de clients prudents, celle-ci se retrouve avec une majorité de clients négligents : tel est le phénomène de sélection adverse.


Pour remédier à ce problème d’asymétrie d’informations, il est cependant possible de mettre en place un système de franchise différenciée, c’est-à-dire une discrimination du second degré. La compagnie d’assurance peut alors proposer un premier contrat avec une prime d’assurance faible mais une franchise élevée, et un second avec une prime d’assurance élevée mais une franchise faible. Les agents les plus minutieux avec leur smartphone opteront alors rationnellement pour le premier contrat, tandis que les plus négligents préféreront rationnellement le second. En faisant payer les clients en fonction du risque qu’ils encourent, la compagnie d’assurance peut ainsi résoudre son problème de sélection adverse et lui permettra de conserver uniquement ses bons clients.

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